Champaigne
Accueil Actualites Assomption Œuvres Paris Catalogue
Contact


CPT





Programme





Champaigne





Catalogue



Contact



Renseignements
>

Mairie de
Saint-Julien-en-Beauchêne
04 92 58 16 45

Office de Tourisme
du Haut-buëch
Aspres/Buëch
04 92 58 68 88


Ressources

>
L'Assomption
Visuel jpeg
(cliquer/déplacer)
L'Assomption de
Philippe de Champaigne

Champaigne pour tous !
Visuel jpeg
(cliquer/déplacer)
Champaigne pour tous !
l'affiche

L'Assomption
PDF
Champaigne pour tous !
Parcours Pictural
Champaign/Paris
 le programm
CPT
Philippe de Champaigne
(1602-1674) - Elements de biographie


Né en 1602 à Bruxelles, Philippe de Champaigne fait son apprentissage dans l’atelier bruxellois d’un  peintre paysagiste. Comme les artistes de l’époque, il souhaite visiter Rome,  mais s'arrête à Paris en 1621. Il se fixe au quartier latin où il se lie d'amitié avec Nicolas Poussin ; en 1625 il commence à travailler pour son compte. Ayant regagné Bruxelles, il est rappelé un an plus tard par l’intendant des bâtiments de Marie de Médicis pour participer à la décoration du palais du Luxembourg. Commence alors une carrière de peintre à La Cour : nombreux portraits de Louis XIII, de Marie de Médicis, du Cardinal de Richelieu : il est le seul peintre autorisé à peindre le cardinal de Richelieu en habit de cardinal : il le représente onze fois. Il est, avec Simon Vouet, l'un des deux peintres les plus recherchés du royaume.  Ces portraits, présents dans tous les livres d’histoire, sont ainsi plus connus que le peintre lui-même !
Il décore de nombreux bâtiments à Paris : le palais du cardinal, le dôme de l'église de la Sorbonne ; la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, dont le célèbre « Vœu de Louis XIII » date de 1638. Il dessine également plusieurs cartons pour des tapisseries. Il est un des membres fondateurs de l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1648.
 
À partir de cette date, il se rapproche des milieux jansénistes et devient le peintre de Port-Royal. II exécute une série de portraits des moniales et des Solitaires qui sont un des sommets de son art. Il est également très proche des Chartreux dans leur esprit de renoncement et de pauvreté.  
Après 1654, il se heurte à la concurrence de Charles Le Brun. Il décore l'appartement d'Anne d’Autriche au Val-de-Grâce ainsi que le réfectoire de cet hôpital. Il est nommé professeur en 1655 et  participe à la décoration des Tuileries, cette fois sous la direction de Charles Le Brun.

À la fin de sa vie, son activité pédagogique devient plus importante : même si aucun écrit ne subsiste de sa main, il existe des transcriptions de plusieurs de ses conférences, publiées en 1669. Il y commente plusieurs œuvres, dont celles du Titien, participant ainsi au débat entre coloristes et dessinateurs et prônant une attitude modérée.
                                                                                                           
Lors d’une, conférence donnée en 1669, Champaigne met en garde les étudiants contre les risques d’une imitation trop servile de leurs maitres. 
« Toute sa vie il s’est tenu à l’écart de Rubens que pourtant il n’a jamais cessé d’admirer. » Il insiste sur l’apprentissage de la diversité : « Raphaël pour la correction du dessin, Titien pour l’union des couleurs ».
En conclusion du catalogue consacré à l’œuvre de  Philippe de Champaigne, par le Palais des Beaux-arts  de Lille, Alain Tapié note « qu’il n’y a guère de carrière plus longue que celle de Philippe de Champaigne au service des souverains qui se succèdent en France de 1625 à 1674 et guère d’artiste plus investi dans la recherche d’une juste expression du sentiment religieux.
Nourri de multiples expériences et porteur d’un idéal qu’il tente d’incarner, Champaigne a toujours été reconnu comme un grand peintre. Il a pratiqué tous les genres, mais c’est dans la peinture religieuse qu’on saisit le mieux les enjeux de sa pratique et qu’on peut suivre l’approfondissement de son esthétique spirituelle »

Extraites du passionnant travail d’Alain Tapié,  quelques phrases très éclairantes sur  l’art de Champaigne : Tapié souligne « son goût de l’ordre et des gestes à l’arrêt, une réserve et une dignité, une pudeur, un art sans tapage, un réalisme fondamental, une intériorité surtout…»
« Il partageait (avec Rubens) une même culture de la physionomie, de la monumentalité, des drapés, de la stridence et de la franchise des coloris, de la densité de l’être dans les postures et les gestes …»
« …dans leur austérité sculpturale, les plis portent le poids de l’espace, et la couleur l’intensité du temps présent… »
« La peinture de Philippe de Champaigne tente…par une gestualité qui semble codée mais qui reste spontanée, comme suspendue dans l’espace, un coloris dense  qui se déploie avec ampleur dans le vif et le franc, un agencement structurant des espaces qui rétablit, malgré la multiplicité des points perspectifs, la planéité du tableau… »

Claire Lamy
Conservatrice en chef des bibliothèques

Philippe de Champaigne dans son siècle


" Philippe de Champaigne était de tempérament pieux ;  après de nombreux deuils (sa femme, son fils unique et sa fille cadette), il donne un part encore plus grande à la religion dans sa vie ; dès 1643 il fréquente Port-Royal et sa fille Catherine y prend le voile en 1657 : elle figure sur le célèbre tableau l' Ex-Voto en 1662 aux côtés de la Mère Agnès Arnaud. Ce double portrait est réalisé à la suite d'une longue maladie invalidante qui affligeait Catherine et qui guérit miraculeusement. On peut imaginer dans quel état  d'esprit Philippe de Champaigne peignit ce tableau !

L'Abbaye de Port Royal fut la cible, dès la prise personnelle du pouvoir de Louis XIV en 1661, de persécutions entre 1709 et 1713 : dispersion des nonnes, destruction des bâtiments de Port-Royal des Champs, exhumation des corps ensevelis dans le cimetière ; pourtant nombreuses étaient les personnalités qui eurent des liens avec Port-Royal à commencer par Blaise Pascal qui à l'occasion des polémiques religieuses qui agitèrent ce siècle, publia les



fameuses Provinciales en 1656 ; on peut citer aussi Jean de La Fontaine, qui avait noué de solides liens d’amitié avec Robert Arnaud d’Andilly, poète comme lui. On lui demanda, en 1671, d’apposer son nom prestigieux à une anthologie de poèmes réunie par les Solitaires dans le cadre de leurs publications pédagogiques, « le Recueil de poésies chrétiennes et diverses ».

Dans la période où peu avant sa mort Champaigne peignait plusieurs Assomptions de la Vierge entre 1970 et 1974, Racine qui avait fait ses classes aux petites écoles de Port-Royal des Champs publiait  «Bérénice », « Bajazet », « Mithridate » et « Iphigénie », Corneille «Tite et Bérénice », « Psyché » , « Pulchérie » et « Suréna » ; Molière : « Le Bourgeois Gentilhomme » en 1670 avec une musique de Lully ; et « Le Malade Imaginaire »  en 1673 avec une musique de Charpentier ; Boileau, « L'Art Poétique » en 1674 et Bossuet avait déjà prononcé deux oraisons funèbres. "

Elsa Micholet