Champaigne
Accueil Actualites Assomption Œuvres Paris Catalogue
Contact


CPT





Programme





Champaigne





Catalogue



Contact



Renseignements
>

Mairie de
Saint-Julien-en-Beauchêne
04 92 58 16 45

Office de Tourisme
du Haut-buëch
Aspres/Buëch
04 92 58 68 88


Ressources

>
L'Assomption
Visuel jpeg
(cliquer/déplacer)
L'Assomption de
Philippe de Champaigne

Champaigne pour tous !
Visuel jpeg
(cliquer/déplacer)
Champaigne pour tous !
l'affiche

L'Assomption
PDF
Champaigne pour tous !
Parcours Pictural
Champaign/Paris
 le programme
Assomption

Saint-Julien-en-Beauchêne possède  un « trésor », sous la forme d’un très grand tableau représentant l’Assomption, du célèbre peintre français  Philippe de Champaigne (1602-1674).
Cette peinture provient  de la chartreuse de Durbon, située sur le territoire du village. 
Cette œuvre est classée monument historique ; à ce titre, elle a été restaurée, et a déjà été exposée dans plusieurs musées français et étrangers.

L’Assomption  a inspiré un artiste contemporain :  Jacques Paris. Depuis les dessins, en passant par les Variations baroques, les Manteaux et les Anges , et les subtiles Méditations, il nous donne à voir « son » Assomption.

C’est à un parcours pictural entre 17ème et 21ème siècles que vous êtes invités.
Il est jalonné, dès l’entrée du village, par les œuvres de Jacques Paris exposées à l’hôtel Les Alpins. Puis, sur les façades des maisons, les fragments colorés de l’artiste vous invitent à cheminer vers l’église Saint-Blaise.
Là, vous vous retrouvez face au tableau de l’Assomption de Philippe de Champaigne, accompagné, sur les murs latéraux, des œuvres de Jacques Paris : « Manteaux »,  « Anges » et  « Méditations ».

Assomption
Merci Philippe !
            
" J’ose espérer que vous ne me trouverez pas trop familier en vous appelant par votre prénom. Vous remarquerez que je n’aborde pas le tutoiement. Il y a quand même des limites à la bienséance !!!
Vous commencez à m’être tellement proche que je ne peux m’empêcher de vous appeler Philippe.
Sans le savoir vous m’avez accompagné depuis fort longtemps, quelques portraits de Richelieu cachés dans les « Lagarde et Michards » pendant une scolarité poussive m’avait déjà éveillé l’œil. Et puis au gré des visites
culturelles votre présence surgissait imposante parfois discrète que ce soit à Port Royal, au Sénat où dans d’autres lieux historiques.
Mais surtout je vous sais gré de ce tableau L’Assomption que vous avez créé pour les Chartreux de Durbon. En effet grâce à lui vous avez pu
réveiller au 21ème siècle notre patrimoine et notre curiosité culturelle. Nous avons été présents avec vous à Lille, à Genève lors de cette
magnifique exposition de toutes vos œuvres.
Toujours grâce à lui cette rencontre avec votre complice Jacques (Paris)  au-delà des siècles n’est-elle pas magnifique !
Et pour en rajouter à cette soif jamais calmée je souhaite que votre
collègue au style bien différent du vôtre, mais peu importe, Paul (Signac) se joigne à nous pour d’autres utopies.
Sans être la grenouille qui se veut aussi grosse que le bœuf, n’est-ce pas
un splendide message : que, grâce à la culture et à l’art, des communes et des habitants aussi différents aient pu se trouver et partager.
La culture et l’art sont universels, sachons les préserver et les propager, l’humanité ne s’en portera que mieux.
Vous avez toute ma reconnaissance pour tous ces moments forts que j’ai vécus et que je vis grâce à vous.
Encore toute ma respectueuse considération, veuillez recevoir, Cher Philippe, l’expression de mes sentiments distingués. "
Jean-Claude Gast
Maire de Saint-Julien-en-Beauchêne
« L’Assomption de Saint-Julien-en-Beauchêne, 1671… constitue un repère essentiel dans l’activité de Philippe de Champaigne à la fin de sa vie. … Vision céleste très concentrée et en même temps si largement orchestrée,

imposante et légère à la fois, où la lumière révèle de façon presque obsessionnelle les choses tout en les soustrayant au contingent…. »

Alain  Tapié
Conservateur en chef du Musée des Beaux-Arts de Lille

Eloge d’une courtoisie réciproque

" Le public venu à Saint-Julien-en-Beauchêne, canton d’Aspres-sur-Buëch dans les Hautes-Alpes, sait-il ce que sont les Chartreux, l’Assomption de Marie, le dogme mariologique, la dévotion à la Vierge, l’apparition de la Madone en 1664 à Saint-Etienne-le-Laus, une commande artistique, la vie à Bruxelles en 1602, la mort à Paris en 1674, Durbon avec ses mines de fer, de cuivre et de plomb, sa forêt et son prestigieux passé ?

Les peintres et sculpteurs, utilisent depuis le haut Moyen Age la couleur dite bleu marial pour colorer la robe de la mère de Jésus.

La Toile est au XXI° siècle un écran informatique. S’y connecter permet de se répandre et d’accéder en tous lieux et tous moments à des informations et à des contacts. Les distances métriques sont abolies. Le rapport au monde a changé : les moments d’écoute et de vision s’accélèrent. Les intervalles de temps rétrécissent. La durée d’existence rallonge. Nos facultés d’attention sont sollicitées par des images renouvelées au rythme des secondes,… Etre contemporain des autres exige d’être positionné en réseau et en mobilité

A la grande Chartreuse, une communauté d’hommes de foi vit en silence dans des cellules individuelles. Ils prient 8 fois par jour...

De nouvelles appartenances se créent. D’autres dépendances se tissent. Les liens sociétaux se dupliquent et s’effilochent. Les savoirs enseignés se diluent. Le copier-coller se propage.

Avec l’Assomption de la Vierge, unique et dupliquée, présentée dans plusieurs lieux de culte, l’église catholique propose un moyen de cheminer vers Dieu. La mère de Jésus, au terme de sa vie terrestre, est élevée au ciel. Le 15 août en est la célébration.

Au XVIIème siècle, les artistes se devaient d’avoir un génie immortel. Aujourd’hui, ils ont encore des vertus. Ils sympathisent avec nos émotions. Ils questionnent l’espérance, la souffrance, l’effort, la patience, la vie, la mort, la résurrection, le multiculturalisme… la pérennité et les mutations de l’être au monde.
L’Assomption peinte par Philippe de Champaigne se trouvait dans le chœur de l’église de la maison haute de la Chartreuse de Durbon. Les bâtiments ont été vendus, certains démolis. Leurs pierres ont été réemployées pour construire des maisons  dans les alentours… L’œuvre est maintenant conservée dans l’église paroissiale de Saint-Julien-en-Beauchêne. 
La composition picturale est épurée. Le manteau Bleu Céleste enveloppe la robe Rouge Passion. La Vierge est enlevée par le mouvement ascendant des anges.
D’un trait vif et précis, répétant le même sujet en le multipliant dans des dispositions nouvelles, Jacques Paris questionne la pensée et le sentiment. Il fragmente la composition, disperse la lumière, adoucit la manière.

Sur plusieurs niveaux d’ébauches et de lecture, il croque le portrait d’une rencontre, celle qu’il vit avec le peintre Philippe de Champaigne.
Il part à sa rencontre.
Il questionne le chef-d’œuvre commandé en 1671, classé en 1906 au titre des Monuments Historiques.
Il esquisse le contexte, décrit le sujet choisi, étudie le paysage, parcourt les ruines de la Chartreuse.
Il s’approprie le tout. Il fixe pour préalable d’être agréable et sévère, généreux et exigeant.
Zélé dans sa démarche, inspiré par le génie de Philippe de Champaigne, il entre dans son alchimie. Il fouille sa manière de peindre, s’enfonce, creuse, capte, divise.

D’un artiste à l’autre, l’œuvre se libère de son temps.  Elle nous fait entendre d’autres tonalités. D’inimaginables accords virtuoses s’harmonisent.  Le tableau pénètre les dessins, les couleurs du carnet de croquis de Jacques Paris.
Les deux approches trouvent leurs connections, forment un corps.

L’histoire est un assemblage labyrinthique dans lequel les concepts, le réel et la beauté sont blottis.

L’art contient une myriade de possibles et de repères. Il donne de la clarté à la connaissance de nos aïeux. Il singularise notre approche. Il permet d’ordonner le temps, de placer un récit, de distribuer des données.

Entre nos yeux, L’Assomption de Philippe de Champaigne convoque nos facultés d’émotion, d’intuition, de mémoire et d’imagination. Nous n’avons plus à en retenir la chronologie. Notre approche doit aller au-delà d’un savoir distribué par section, discipline ou catégorie… Notre accès à l’œuvre, au lieu de superposer tous ces plans de connaissances, implique un engagement, un don, celui de l’instant du regard et de la quiétude de la méditation, celui du moment de la présence, celui de l’instant à soi.
Aller vers l’œuvre, c’est traverser une part sincère de nous-mêmes.
Suivre le peintre, c’est tailler avec lui dans le détail, adopter sa langue sans pour autant la parler, entrer dans sa vérité sans la mimer.

Avec le temps, le tableau de la Chartreuse de Durbon tient tout seul. Il ne sert aucun discours en particulier. Il gagne en voix humaines.

Jacques Paris dessine sa lecture inventive de l’œuvre.  Il décrypte l’insaisissable dans son cahier de croquis. Il le projette partout dans l’espace de Saint-Julien-en-Beauchêne.  Postulant que tout est à réinventer, il prend appui sur la rencontre et le cheminement qu’ils soient matériels, affectifs ou immatériels.

Il nous implique pour fouiller L’Assomption de la Vierge. Il fait surgir ce qu’elle peut encore éveiller de curiosité et conscience.
Là réside une subjectivité qui appartient à chacun : l’un percevra la lumière, l’autre le trait, le troisième le vide ou le symbole…
La nouveauté est que nous pouvons habiter cette œuvre, y pénétrer corps et âme, lui porter attention, comprendre son éloquence et trouver la nôtre.

Jacques Paris est un peintre de l’esprit. Il médite partout. Il observe, relève, légende, exécute des croquis et des lavis. Il entremêle lignes et clair-obscur.

Il nourrit sa pratique d’historien de l’art et d’enseignant pour cultiver le regard et l’approche de l’autre.

Le trait, les encres produites et reproduites, fragmentées et variées, font sonner dans les rues de Saint-Julien-en-Beauchêne une rumeur particulière. Jacques Paris ensemence le village. Il nous conduit aux hasards de l’œuvre, révèle la trace du sillon des chartreux, découpe, externalise et délivre l’élévation de la Vierge sur d’autres formats. Il se joue du privé, public, éphémère, permanent…

Distancié de L’Assomption, Jacques Paris s’écarte du savoir, parvient au vide, à sa lumière transparente et diaphane, au rien… Il fixe une fraction, mesure les transitions, évalue la pensée qui change. Il écrit des trouées. Il passe par des pages-recueils qu’il efface et déconstruit. Son voyage se déroule par morceaux. Chaque extrait donne un accès pour tous, Il défait le point de gravité de l’ensemble. Il déstabilise le champ de force de toute composition convenue. Il préfère la périphérie, le gué et le franchissement d’une dimension à l’autre.

Placées dans le quotidien de l’été 2012, les esquisses et peintures de Jacques Paris, entremêlent le vieil état des choses à l’actuel, créent des interstices, nous invitent à nous déplacer d’une tonalité à une autre.

Pour voir se manifester notre Humanité, il faut être préparé.

Passages, bordures, dégradés colorés, formats modestes, revêtent, tel un Manteau de fête, le village de Saint-Julien-en-Beauchêne. Cette approche à partir de la médiation de Marie forme un tissu relationnel où les parcours personnels et les sensibilités de chacun se mêlent avec courtoisie. Alors, Champaigne pour tous ! "

Frédérique Verlinden
Conservateur en chef Musée-Muséum Départemental de Gap
Avril 2012 - Extrait du catalogue.
Assomption
Assomption
Assomption





Mentions légales • Crédits photo © 2012 Editions du Buëch